BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
« Vivant au plus près de la nature depuis mon enfance en Bretagne, ma région d’origine, j’ai toujours vacillé entre le son des vagues et les balades en forêt. Botaniste, architecte-paysagiste ou garde forestière : des métiers qui me font rêver mais le fil de la vie me conduira vers le design d’espace, la géographie puis la tapisserie d’ameublement et le tissage. Une rencontre fulgurante s’enracine et se transforme en marque indélébile. Passionnée par tout ce que peut nous apporter le monde végétal, une formation en phytothérapie au Parc Floral vient compléter ces connaissances des plantes à fibres et des plantes tinctoriales avec celles du soin puis des stages en fleurs fraiches et fleurs séchées, à celle de l’ornementation et de la valeur sociale. S’ajoutent des expériences formatrices en passant de l’Opéra Bastille à l’association Colore Ton Monde, de l’Atelier Sheila Hicks à l’artiste Duy Anh Nhan Duc. Comprenant vite que je ne pourrais guérir le monde avec des textiles de plantes miraculeux, je cultive ma propre résilience autour du fil et de la plante. Convaincue plus que jamais de la capacité de l’art et la nature à fédérer et panser bien des maux. Tisser les plantes devient vital, thérapeutique et m’apparait alors comme un manuel de survie, mon ultime remède face aux tumultes que traverse notre siècle. »
Informations Pratiques :
- Horaires : tous les jours de 9h30 à 17h00, entrée libre.
- Vernissage : le 7 décembre 2024, à 14h à l’Espace City’zen Paris.
INTENTION
︱ Observer, rechercher ︱ Collecter, glaner ︱ Nettoyer, sécher, conserver ︱ Créer, Inventer, Tisser︱
Le parti pris, ne travailler que les fibres et les teintures végétales : j’exclus donc toute source animale et synthétique dans ma pratique. Sujette à une éco-anxiété et une solastalgie grandissante, j’ai trouvé refuge en glanant principalement mes végétaux à l’orée du bois et des forêts, les contours de mer ou lisières de route à la suite d’intempéries, en phase avec l’évolution des cycles et des saisons. Ainsi, chaque petite collecte devient trésor, trouve une place dans mon atelier et agit comme un pansement quand je commence à les tisser. La grande majorité des pièces présentées pour l’exposition se compose de végétaux récupérés dans les bois de Vincennes ainsi que dans les rebus du Parc Floral.
Mon intention n’est autre que celle de leur offrir une seconde vie et une occasion de repenser son rapport au vivant. Faire naitre des oeuvres totémiques, invoquer la dimension du sacré, chérir l’existant et questionner le cycle de la vie. Chaque plantes est prétexte à une nouvelle histoire, un nouveau rêve, et je crois fortement en ces mots de Pierre Rabhi « La nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guérit, émerveille l’âme, le coeur et l’esprit » (Vers la sobriété heureuse, 2010) La puissance et la magie du végétal c’est à la fois de pouvoir disparaitre et de se décomposer sans laisser de trace mais aussi celle de pouvoir traverser toutes les saisons sans feindre ni nuire à quiconque.
Au travers de ces quelques pièces, je souhaite inviter pour qui y sera sensible, à poser un second regard sur la plante du bas-coté de la balade de dimanche dernier, celles qu’on foule tête baissée durant sa course à pied, ou celle désherbée car « il faut renouveler les parterres de jardin et les sentiers ». Aiguille de pin – feuilles – pétales – pistils – tiges – herbes […] : la création des possibles est aussi grande que le nombre de plantes de s’essaimer et de pousser. Provoquer une émotion, l’envie de prendre soin : de ces plantes qui nous affleurent et nous parcourent – de nos pieds à la cime d’un arbre. Ceci est une parole silencieuse de plantes, à qui certes, nous ne devons rien si ce n’est la vie.